Edito du Président : De l’utilité sociale des DDEN 

Notre association dite « Fédération des Délégués Départementaux de l’Éducation Nationale » fondée en 1906 sous le nom de « Fédération Nationale des Délégués Cantonaux » est dotée d’un statut d’organisme à but non lucratif dont le siège social est au Ministère de l’Éducation nationale. Sa durée est illimitée et elle est statutairement chargée de provoquer la constitution régulière des délégations et la création d’Unions départementales adhérentes pour la légitimer.

Notre Fédération est impliquée et engagée dans l’institution École où sont officiellement reconnues nos missions d’intérêt général et d’utilité publique. Ces missions d’utilité sociale, d’intérêt général et d’utilité publique sont fondamentales pour la société et, particulièrement pour l’enseignement public, première institution de la République. C’est bien à partir de notre fonction officielle que notre Fédération contribue, par le don de temps et l’engagement de ses DDEN, à la mobilisation d’un militantisme à but non lucratif.

Cet engagement altruiste permet de concrétiser nos valeurs, et d’impliquer les DDEN sur des sujets clés, chers à l’École publique laïque, par des actions associatives complémentaires tels nos concours nationaux : « Se construire Citoyen » ou des « Écoles Fleuries » pour éduquer à la citoyenneté et à la laïcité ou encore, au développement durable. Evidemment, certains de ces bénéfices humains ne sont pas forcément directs et immédiats. La plus-value de nos engagements bénévoles et solidaires se mesure sur le long terme. La solidarité ne se décrète pas, mais se construit pas à pas et dans la durée de nos actions de mécénat. Dans un environnement de plus en plus individualiste, notre engagement associatif participe à la promotion de la citoyenneté. Il est indispensable de multiplier ces actions pour les rendre inspirantes, visibles et les concrétiser avec des DDEN d’origines professionnelles diverses représentant toute la société civile à l’intérieur de l’École. L’École publique est le but et le moyen de notre action de DDEN où nous n’avons aucun intérêt politique, syndical ou économique à défendre, hormis celui du bien-être des jeunes enseignés. Nous pouvons ainsi, forts de nos compétences, développer de plus en plus un rôle de médiateur entre les divers partenaires au sein du Conseil d’école, où nous sommes nommés officiellement.

Le DDEN a aussi l’obligation de défendre et promouvoir la laïcité car l’École publique a la précieuse mission, fondamentale et fondatrice, d’instruire et d’éduquer des citoyens, maîtres de leur destin et capables d’autonomie de jugement pour leur émancipation. Elle a aussi la mission d’élaborer la conscience d’un projet commun national, associée à la République et aux principes qui la fondent. Elle est en ce sens génératrice du vivre ensemble des citoyens en devenir. Le lien consubstantiel entre l’École et la République oblige constitutionnellement les collectivités publiques : « L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ».

C’est lorsque l’on renonce aux idéaux des fondateurs de l’École publique laïque que l’on met en péril l’école. Cette école de la République est seule apte à former les futurs citoyens libres de penser et capables de se déterminer par eux-mêmes.

Le rôle émancipateur de l’École de la Nation se doit d’assurer l’égalité en éducation des citoyens contre la sélection sociale, propre à l’école privée, génératrice d’inégalités diverses. L’École laïque et républicaine ouverte à toutes et tous, sans distinction d’origine, de condition et conviction est la base essentielle pour construire une nation qui tende vers la paix, la sérénité et la confiance.

Pour nous DDEN, « Liberté-Égalité-Fraternité » restent les valeurs intangibles de la République et seule, l’École publique, laïque solidaire et sociale, reste la voie privilégiée pour répondre à cette ambition primordiale.   

16 août 2019