Loire-Atlantique : le retour en force de l’Ecole Publique

En 1920, chacune des 221 communes du département était dotée d’une ou plusieurs écoles publiques.

A la Libération, l’école privée, injustement appelée « école libre », s’appuyant sur un clergé nombreux et influent, regroupe près de 65% des enfants scolarisés, alors que nombre d’écoles publiques sont fermées.

Commence alors pour l’enseignement public le long cheminement de la reconquête. La reconstruction de Nantes et St-Nazaire et, depuis la fin des années 80, le changement de majorité politique dans certaines communes et, par la suite, au conseil départemental, ont aidé à cette reconquête : en 1983, 40 communes (dont des chefs-lieux de canton) n’avaient pas d’école publique. A la rentrée2017, il n’en restera que 13, dont 7 de moins de 800 habitants. L’école privée a disparu dans 30 communes.

L’enseignement public accueille près de 67% des enfants scolarisés. Le rapport public-privé a donc été inversé depuis le milieu du 20ème siècle.

Les effectifs n’ont cessé de croître depuis le début des années 2000, avec une augmentation d’un millier d’élèves par an, en moyenne. La qualité de l’accueil dans les centres urbains (rénovation et construction d’écoles) en est une des raisons, mais aussi la réouverture d’écoles à la campagne.

« Un bon exemple des dynamiques du changement social en milieu rural ».

 C’est le jugement que porte un universitaire en décrivant cette évolution. Progression de la démographie, apport de population nouvelle, étalement urbain à partir de la métropole Nantes-ST Nazaire, mais aussi « évolution des mentalités, affadissement des pesanteurs sociales du passé », telles sont des raisons avancées.

Mais tel autre universitaire, décrivant le processus de réouverture d’une école publique, évoque l’action des parents : d’après lui, plus que l’augmentation de la population, c’est son renouvellement et sa diversification sur les plans socio-économique et culturel qui fournissent les troupes militant en faveur de l’Ecole Publique.

La réouverture d’une école intervient souvent dans une période de stabilité et précède l’accroissement de la population jeune : cette réouverture est présentée comme découlant de la double volonté de ne pas se voir imposer la scolarisation des enfants dans une école dépendant d’une tutelle religieuse et de bénéficier de la présence d’un service prévu par la loi.

Le soutien des associations laïques.

La réouverture d’une école a, la plupart du temps, nécessité beaucoup de constance et de persévérance.

Le soutien actif des organisations du CDAL, dont les DDEN, a été déterminant (conseils sur les procédures à suivre, interventions auprès des autorités départementales).

On constate avec satisfaction que toutes les écoles ré-ouvertes se sont considérablement développées (doublement, voire triplement des effectifs dans les 5 premières années).

Ajoutons enfin que les regroupements de communes en cours rendront les réouvertures problématiques : il était donc grand temps, mais c’est fait. On ne peut que s’en réjouir.

Michèle LIBOT

(Extrait d’un rapport sur l’Enseignement Public, en Loire-Atlantique, consultable sur le site de l’Union 44 DDEN)

Inauguration de la ré-ouverture de l’Ecole Publique de Saint-Même le Tenu