L’éducation antidote au racisme :

« Éduquer pour combattre le racisme et promouvoir la Laïcité et l’universalité des Droits de l’Homme. Le racisme peut être divers, bien voyant ou plus insidieux. Le racisme et la xénophobie se portent bien, alimentées par les préjugés ou la recherche de boucs émissaires. Depuis des années, les DDEN, dans l’exercice de leur f onction ou mission, et en tant que citoyens, s’engagent, au quotidien, pour que les discriminations reculent.

La lutte contre la persistance du racisme et de la xénophobie, sous toutes leurs formes, constitue un défi majeur pour nos sociétés, toute l’année, au-delà de la « journée mondiale de lutte contre le racisme » du 21 mars.  Les comportements racistes sont très anciens. Historiquement, les concepts de « races » « supérieures » ou « inférieures » se sont appuyés sur une présupposée différenciation biologique. Certains finissent par admettre que la théorie des « races » est un projet politique fabriqué. Les peuples n’existent que sur la notion d’« être humain ». Mais aujourd’hui, le racisme évolue toujours et met en avant les différences culturelles   plutôt que la supposée infériorité biologique. Ce racisme culturel est alimenté par des prétendues hiérarchies de cultures. Cultures, coutumes, traditions et histoires seraient inconciliables. Ces discriminations directes sont alimentées par une prétendue « incompatibilité » culturelle, religieuse que certains présentaient comme un choc de civilisations.

Des comportements qui alimentent la xénophobie

La discrimination peut être aussi indirecte. Ainsi, le déroulement des politiques d’immigration et d’asile peuvent, en alimentant les préjugés, en cherchant des boucs émissaires à nos problèmes économiques et sociaux, contribuer à exacerber les tentations xénophobes. La stigmatisation de la banlieue et des immigrés dans des discours relatifs à la délinquance, la composition de l’équipe de France de football, les amalgames, petites phrases, jugements négatifs portés par des responsables politiques sur des individus ou des groupes peuvent aussi contribuer de manière diffuse, à alimenter ce racisme. Ces amalgames doivent être également considérés comme des discriminations.

Le sport et le football, en particulier, sont des symboles de la diversité française et d’une nation enfin réconciliée avec son idéal républicain d’intégration. Reste à le rendre effectif dans d’autres domaines emploi, logement, loisirs….

Depuis des années, notre Fédération, seule ou dans le Collectif laïque national et le CNAL s’engage, dans la vie quotidienne, pour prévenir et combattre toutes ces formes d’exclusion, toute différence de traitement fondée notamment sur le sexe, sur une prétendue race, sur la couleur, sur l’ascendance, sur l’origine nationale ou ethnique, sur l’orientation sexuelle, sur la conviction religieuse ou philosophique, sur l’état de santé, sur un handicap…

L’égalité des citoyens contre les discriminations négatives ou positives

Cette lutte permanente contre les discriminations voit s’opposer deux modèles politiques d’intégration. D’un côté, une conception de l’État avec une reconnaissance juridique implicite des groupes ethniques, religieux faisant référence à des critères d’appartenance à une communauté en vue de l’attribution de droits, de ressources et d’obligations. Ce modèle de discrimination positive inspiré des pays anglo-saxons, aujourd’hui remis en cause en Grande Bretagne et dans plusieurs États des États-Unis, a émergé il y a près de quarante ans en France et propose de remettre en cause le principe d’égalité des citoyens. Cette conception communautariste fondée sur des appartenances préétablies et présupposées conforte aussi et alimente la revendication xénophobe de « préférence nationale ».

D’un autre côté, à l’opposé, une conception de l’intégration où l’État se veut constitutionnellement laïque et revendique l’égalité des citoyens et l’indivisibilité du corps politique en groupes d’appartenance religieux, ethnique, linguistique ou autres. Ce principe est celui que notre Fédération revendique. Réponse institutionnelle, le Défenseur des Droits, autorité administrative indépendante, a pour mission de traiter des cas de discriminations dont il est saisi ou dont il s’autosaisit. Il s’inscrit ainsi dans cette démarche pour assurer, dans le cadre des principes constitutionnels, la promotion de l’égalité des citoyens contre toutes les formes de discrimination. Continuons à prévenir et à agir contre les idées reçues, contre l’ignorance et la peur qui entretiennent les comportements de haine et de xénophobie. Ainsi, l’action de notre Fédération, en particulier, dans notre concours national « Se construire Citoyen », vise à éduquer et donner aux jeunes des arguments pour combattre le racisme et promouvoir la laïcité et l’universalité des Droits de l’Homme.

Paris, le 21 mars 2021 – Eddy Khaldi

  • Sommaire n° 266 • Avril 2021
    1 – Édito
    2 – Dossier : Le DDEN, un médiateur
    7 – Unions départementales
    13 – Les outils de travail du DDEN
    17 –  Unions départementales
    22 – Synthèse de l’enquête Covid-19
  • 26 – Lu pour Vous
  • 27- Pour Votre Documentation